L’Anaheiva est la fĂŞte sacrĂ©e la plus importante pour les Faunes de Cliabhan. Si l’Ă®le est Ă©pargnĂ©e par les rigueurs de l’hiver, elle connaĂ®t quand mĂŞme un cycle saisonnier. Le retour de la vigueur des plantes en dĂ©but d’annĂ©e est habituellement cĂ©lĂ©brĂ© par le Peuple de l’Equinox, sous diverses formes. Les Faunes de l’île, quant Ă  eux, se rĂ©unissent Ă  l’occasion du Anaheiva, la Grande Revigoration. Depuis la dĂ©gĂ©nĂ©rescence du Darach, cette fĂŞte a perdu son sens premier, mais conserve une importance capitale pour les Faunes dissĂ©minĂ©s, car elle leur permet, une fois par annĂ©e, de se rĂ©unir.

L’Anaheiva dure une semaine. Elle débute par une procession, où les Faunes les plus vigoureux portent d’énormes autels en bois lestés de pierres, qui symbolisent le poids que subit la nature lors des périodes difficiles de chaud et de froid. La procession tient ensuite plus d’une course en équipes, où tous les coups sont permis, ce qui confirme définitivement le caractère impétueux qu’on prête habituellement aux Faunes. Une fois à l’arrivée, la procession se termine par le renversement des autels dans la mer depuis le haut d’une falaise côtière, accompagnée par des chants, et la consécration de l’équipe victorieuse, récompensée par des colliers de fleurs fraîches. De grands bûchers sont ensuite allumés sur les berges et les plages, marquant la première journée du festival.

A l’occasion de la fête, les Faunes parent leurs bois de décorations, et sortent leurs plus belles coiffes. Lors des festivités sont organisés des concours de chants et de danses, mais également des compétitions physiques (lutte, lancer de javelot, lancer de tronc).

Bien que le festival soit cĂ©lĂ©brĂ© un peu partout sur l’Ă®le, le port du Havre du Lotus, de par sa proximitĂ© avec la mer et le Foyer du Darach, est un endroit privilĂ©giĂ© pour l’Anaheiva et sa procession. L’endroit est littĂ©ralement pris d’assaut par les Faunes, qui font tripler la population du petit port pour une semaine.