« Peuple de l’Equinox, toi qui as placé ta confiance en notre compagnie, entends nos paroles et contemples nos exploits. »

Hyldar, Murmure de l’Automne

 

Ma plume est restée inactive bien trop longtemps, alors que mes bras se font lourds et que mon esprit s’embrume. Père Chêne, prête-moi encore ta force pour conter les aventures de la Confrérie de l’Equinox.

Si le Grand Automne a commencé pour le peuple de l’Equinox, ce fut un hiver des plus ordinaires que nous quittâmes pour nous lancer dans une nouvelle expédition. Le Gland d’Or étant désormais en sécurité, la nouvelle mission de la Confrérie était de lui trouver un refuge où il pourrait croître et assurer la survie du peuple de l’Equinox. Dans ce but, nous répondîmes à l’appel du Pacte de Sang, dont les terres sont nombreuses.

Arrivés au Havre du Lotus, nous embarquâmes dès l’aube sur deux navires lourdement chargés. Vents et neige entravèrent notre départ, mais notre enthousiasme restait intact. Le voyage fut calme, les côtes de Mythodea rapidement en vue. Bien que le nom de notre destination m’échappe, les indications fournies par plusieurs missives du Pacte de Sang nous permirent de rapidement retrouver la trace de nos alliés. Débarquant en toute hâte, nous prîmes néanmoins le temps de saluer chaleureusement nos amis les plus proches.

 

1er jour

 

Suivant les indications des intendants du campement du Pacte, nous installâmes du mieux possible nos quartiers. Malheureusement, la petite crique où nous avions débarqué fut rapidement envahie par d’autres navires, compliquant fortement le déchargement de notre matériel. Qu’à cela ne tienne, jouant des coudes et de son autorité, Boréal parvint à négocier un sauf-conduit nous assurant quelque répit pendant l’opération.

Plus ou moins installés, nous nous joignîmes au reste du Pacte qui se dirigeait vers une petite agglomération, dominée par une grande arène à gradins. Là se trouvaient déjà plusieurs autres factions. A peine arrivés, notre attention fut canalisée par le discours engagé d’un prêtre d’Ignis. Ne saisissant pas tous ses propos, je parvins néanmoins à comprendre qu’un conflit faisait rage au sein du clergé de l’élément du feu. En effet, différents aspect d’Ignis se querellaient pour obtenir l’incarnation de l’entité flamboyante. Les deux principaux prétendants étaient l’Aspect de la Vengeance et l’Aspect de l’Amour. S’incarnant devant nous, ils se livrèrent à une joute verbale, puis martiale ! L’Amour fut finalement défait, la Vengeance l’emportant. N’est-ce d’ailleurs pas là un triste corolaire de l’existence ?

Les différents clergés des Eléments, présents dans l’arène, furent scandalisés par ce résultat. Tous se retirèrent dans la plus grande confusion. Nous nous mêlâmes ensuite à l’assemblée, afin d’y puiser rumeurs et informations. Nous fîmes à cette occasion la connaissance de Faris, un membre de la troupe de mercenaires O Kosh Not Un, qui louait ses services au Pacte de Sang. Il nous proposa spontanément son aide pour la traduction des idoines locaux. Grâce à lui, nous apprîmes la rumeur de l’existence d’un arbre à la sève d’or, rumeur qui captiva l’attention de Tarys.

Quittant l’arène avec le reste du Pacte, nous rejoignîmes notre camp pour une nuit de repos et de festivités bienvenues. Revigorés par un solide repas d’Arkena, nos oreilles furent soudainement assaillies par des notes de flûte familières… Nous eûmes alors le plaisir et la surprise de voir arriver au milieu du campement Melas et son fidèle écuyer Peter Gland ! Des obligations à Miel Bois avaient retenu nos deux compagnons, mais ils étaient désormais prêts à aider la Confrérie ! La réunion autour du feu fut donc des plus joyeuses, des amis de passage se succédant toute la soirée pour partager un verre… Exténué, je finis par me retirer sous une tente, tandis qu’une partie de l’Expédition poursuivait la fête jusqu’à l’aube sous la grande yourte des Bracar Keltoi. Glaciale, la nuit ne fut pas des plus agréables pour votre serviteur…

 

2ème jour

 

Alors que la nuit glaciale se dissipait enfin, des cris et des clameurs bestiales nous tirèrent du lit. Quelle ne fut pas notre surprise quand nous découvrîmes la désormais bien connue Serre-Gland de l’Eisern courant au milieu des campements pour rallier des combattants ! En effet, une troupe de morts-vivants assaillaient nos portes. Accompagné de Missina, je me dirigeai vers le champ de bataille tout proche. Bien que mal réveillés et sous-équipés, nous encaissâmes avec stoïcisme la charge putride, puis repoussâmes les troupes ennemies. Blessés, nous reçûmes avec gratitude les soins d’un elfe de passage.

Contrairement à une partie de la Confrérie qui débordaient d’énergie, c’est déjà fourbu que je me rendis aux bains publics, proches du camp. Mal réveillé, j’ignorai complètement le salut du fougueux Melas, alors en train de nettoyer nos écuelles et autres chopines… De son côté, Arkena, bien qu’éreintée par sa nuit de libations, se montra exemplaire dans son rôle d’intendante. Ainsi elle put contenter les besoins de Terkas en Kas-Phé, et les dernières goutes du précieux breuvage parvinrent à revitaliser les derniers des endormis…

De son côté, le Pacte avait débuté les recherches de l’Arbre d’Or, en vain. Mais cette quête semblait perturber les projets des troupes morts-vivantes de la région, puisqu’elles attaquèrent à plusieurs reprises les troupes coalisées. Kal Dogan, un compagnon récemment intégré à la Confrérie, s’illustra au combat aux côtés de Tarys et du Pacte. La fougue de la jeunesse courait encore dans les veines de ce guerrier, et le mal qui nous ronge tous ne semblait pas encore avoir prise sur lui.

Vaquant à nos occupations dans le camp, un délicieux repas préparé par Rove nous sustenta pour la journée. Melas nous prouva une fois de plus qu’il ne savait toujours pas manger, et ses bottes furent définitivement abîmées par du gras… Nous en profitâmes ensuite pour accueillir Faris, alors de passage, dont les renseignements sur le déroulement des opérations du Pacte nous furent d’une grande aide. Il nous rapporta également la rumeur de l’existence de quatre armes d’or, une par élément, conservées dans la grande arène. Ces artefacts de puissance pourraient être libérés par les suivants des éléments, pour peu qu’ils s’illustrent par des tâches spécifiques.

Tarys profita de quelques instants de battement pour se lancer dans une séance d’échauffement, où elle convia Peter Gland, Terkas et moi-même. Intensive, la séance découragea Terkas au bout de quelques minutes. Ce dernier prétexta qu’elle était indigne d’un elfe qui se respecte…

Rassasiés, échauffés et prêts au combat, les membres de la Confrérie se joignirent au pacte pour partir une nouvelle fois à la recherche de l’Arbre d’Or. Nos pas nous conduisirent dans une profonde forêt, où nous découvrîmes un étrange arbre doré ! Était-ce l’objet de notre quête ? Il était gardé par une farouche dryade. Un officier de l’Eisern, déjà présent, cherchait à négocier avec elle l’obtention du cœur doré de l’arbre, en vain.

Pendant qu’ils palabraient, le Pacte se déploya dans un goulet forestier, afin de sécuriser le secteur. Grand bien nous fasse, puisque quelques minutes plus tard une cohorte de morts-vivants nous assaillait ! Le combat fut féroce, mais notre supériorité numérique l’emporta. Vague après vague, les morts-vivants se brisaient sur notre mur de boucliers. Finalement, les négociations avec la dryade aboutirent, et le cœur doré de l’arbre fut magiquement retiré. Confié à de rapides estafettes, le cœur fut exfiltré du champ de bataille. La Confrérie n’en entendra plus jamais parler…

Affamés, comme à l’accoutumée, nous regagnâmes le camp pour un petit frichti. Nous nous dirigeâmes ensuite vers l’arène, pour voir de quoi il en retournait avec ces artefacts élémentaires. De furieux combats se déroulaient déjà sur les copeaux de bois de l’arène, chaque gladiateur cherchant à s’illustrer pour la grandeur et la gloire de son Elément de prédilection ! Alors que nous nous intéressions à ce spectacle guerrier, Noxia et Rove nous rejoignirent bientôt, couvertes de poussière et d’ecchymoses. Nos deux valeureuses sœurs avaient en effet franchi les lignes ennemies pour nous ravitailler en vivres. Gloire à elles !

Nos retrouvailles furent interrompues par une vieille connaissance, Vaenryl le Questeur. Ce dernier était à la recherche de mercenaires pour l’accompagner jusqu’à un temple d’Aqua, où plusieurs de ses associés se trouvaient déjà. Je me joignis au groupe, et nous partîmes pour une marche à travers les bois. Evitant les patrouilles ennemies, nous parvînmes à une clairière entourée de falaises, où se trouvaient déjà les compagnons de Vaenryl. La clairière était jonchée de cadavres d’humains scarifiés et déformés par une quelconque noire magie. Il s’agissait d’adorateurs du Chaos, aux dires des guerriers présents. Le temple d’Aqua avait été souillé par leur présence, et plusieurs alchimistes drows du groupe Drada Dissan étaient en train de s’intéresser à l’étrange flore locale. Maladroit, l’un de ceux-ci s’exposa aux spores d’un champignon toxique… Mal en point, il fut conduit en urgence à leur camp.

Notre mission d’escorte remplie, les membres présents de la Confrérie poussèrent plus loin l’exploration de la forêt alentour. Nous finîmes par rencontrer deux ermites passablement dérangés, qui cherchaient à pénétrer dans d’étranges ruines. Rendues inviolables par une barrière magique, leur présence semblait rendre hystérique les deux vieux fous ! Nous éloignant rapidement, nous nous redirigeâmes vers l’arène, et surtout vers la taverne toute proche…A peine nos lèvres s’étaient-elles posées sur une chopine que des alliés proches des Drada Dissan requéraient les services de Rove et de Tarys pour une détection magique. Je fus également mis à contribution… Conduits à leur camp, nous dûmes ausculter une étrange poupée, nimbée d’énergie maléfique. Il s’agissait sans aucun doute d’un artefact mineur mort-vivant, et notre magie se montra inopérante…

Remerciés, nous regagnâmes juste à temps l’arène pour découvrir Missina engagée dans un duel fiévreux avec Kal Dogan, pour la plus grande gloire de Terra ! L’une des facettes de notre Darach bien aimé n’en méritait pas moins. Le combat fut violent, mais de toute beauté. Missina l’emporta finalement, d’un impressionnant coup de tête. Les cornes de notre femme-bélier sonnèrent proprement Kal Dogan, qui mordit à pleines dents les copaux. Missina fut récompensée d’une étrange écaille verte, qui, aux dires des prêtres d’Ignis, possédait la capacité magique d’ouvrir des portes scellées…

De retour à notre camp, désormais meublé par les mains habiles de Terkas, et embaumant le Kas-Phé préparé avec brio par Arkena, nous festoyâmes comme à l’accoutumée ! La bonne odeur de cuisine attira Borr, un conseillé des Bracar Keltoi. C’est l’assiette remplie de nourriture, comme il se doit, qu’il s’entretint avec Boréal. Notre Gardien des Traditions cherchait en effet à obtenir des terres en Attaghar, la partie des Bracar Keltoi. Les négociations étant lancées, c’est avec plaisir que nous finîmes notre repas…

En parallèle, réussissant l’exploit d’ignorer leurs estomacs, Tarys, Kal et Missina aidèrent une fois encore Vaenryl le Questeur, afin d’obtenir une pierre de détection de fragments élémentaires. Ces derniers permettraient la fabrication d’une puissante arme, capable d’abattre un Kalgeron.

Les Kalgeron semblent être une caste de puissantes entités, répondant à un code de conduite très stricte. Ce code briderait en partie leurs pouvoirs. Or l’un deux, un apprenti du nom de Tomoriel, ignora le code, et emmagasina une gigantesque puissance, à même de menacer les autres Kalgeron, et potentiellement le reste du continent de Mythodea ! Il devait donc être abattu…

C’est sur ces sombres nouvelles que la Confrérie passa le reste de la soirée, ce qui ne l’empêcha pas de vider quelques futs autour du feu !

 

3ème jour

 

Ces Kalgeron semblaient également préoccuper le Pacte de Sang, puisque nous fûmes tirés de notre sommeil par Skaun, vice-reine des Bracar Keltoi, qui avait fait d’un de nos bancs une tribune ! S’adressant au Pacte massé juste devant notre camp, elle déclara la chasse aux Kalgeron ouverte. Bien qu’en train de déjeuner, nous fûmes intégrés à trois groupes pour la chasse : un groupe de magiciens, un de guerriers, et un de… moqueurs. Je fus naturellement envoyé dans ce dernier.

Cette chasse revêtait un intérêt tout particulier pour Fear, une jeune et redoutable aspirante Bracar avec qui nous avions lié connaissance. Rapporter la tête d’un Kalgeron lui permettrait en effet de devenir une Bracar Keltoi à part entière. Nous avions donc naturellement décidé de lui apporter toute notre aide dans cette tâche.

Les traqueurs du pacte avaient repéré à quelques distances des campements d’étranges symboles cabalistiques, semblables à ceux utilisés par les Kalgeron. Le groupe de chasse se dirigea donc dans cette direction… mais fut prise en embuscade dans une vallée par des cohortes de morts-vivants ! Était-ce une simple coïncidence ? Passé le choc initial, les troupes du Pacte reformèrent une ligne de bataille, et repoussèrent les hideux morts-vivants. Mais ces derniers, retors, lâchèrent sur nous un gigantesque berserker, montagne de pus, de muscles et de chaînes ! Sa seule présence rendait fou les combattants, qui se mettaient à attaquer sans distinctions ennemis comme amis ! Persuadé qu’il s’agissait là d’un des Kalgeron, je m’avancai au devant de la créature en l’insultant, pour attirer son attention. Mais celle-ci préféra, et on la comprend, foncer sur Neira, une redoutable guerrière des Bracar Keltoi. N’écoutant que ma stupidité, je m’interposai, en chutant lourdement sur mon bras, qui fit un drôle d’angle et de bruit… Le berserker en rajouta une couche, en me plantant sa lame dans le dos. Par chance, l’arme rouillée ripa sur mon armure… Loué soit Melas, qui l’avait réparée préalablement !

Le reste de la Confrérie s’illustra bien mieux au combat, qui, bien que confus, nous trouva victorieux ! Missina, secondée par un Kal survolté, pratiqua la redoutable technique du Gland Calotté, tandis qu’Arkena s’appliquait au combat à deux armes. Malheureusement, sa fièvre du combat la rapprocha trop du berserker mort-vivant, qui la contamina. Boréal tenta bien de s’interposer, mais il fut à son tour atteint par le mal ! Les deux membres de la Confrérie se jetèrent alors sur leurs anciens alliés, la bave aux lèvres ! Ils ne durent leur salut qu’aux pouvoirs de Fluffy, le fidèle compagnon poilu de Rove…

Cette embuscade n’était finalement qu’une mise en bouche, puisque la vraie chasse débuta lorsque nous parvînmes à acculer sur une plaine battue par les vents pas moins de trois Kalgeron ! D’abord déçus par leur apparence, l’un deux ressemblant à s’y méprendre à une frêle fillette, nous fûmes rapidement ramenés à la réalité lorsque des guerriers du Pacte commencèrent à voler en tous sens, certains changés en pierre, d’autres avec des membres en moins… Je tentais de remplir mon rôle d’appât moqueur face à la fillette, mais les douleurs de mon bras me forcèrent à regarder depuis le banc des blessés la Confrérie s’illustrer au combat. Bien que grièvement blessée, Arkena fut sauvée par Rove, dont les pouvoirs commençaient à se réveiller, au même rythme que sa symbiose avec Fluffy. Très « nature », Rove possède une manière bien à elle de soigner les gens, notamment à base de salive…

Boréal réunit en suite la Confrérie pour la féliciter, tandis que Fear tranchait la tête d’un Kalgoran vaincu, remplissant ainsi sa quête personnelle. Puisse son épée ne jamais tomber !

De retour au camp, plusieurs membres de la Confrérie se rendirent auprès du Peuple du Cheval Noir, nos voisins directs. Baar, le plus jeune membre de leur clan, nous avait en effet fourni vivres et rafraichissements sur le champ de bataille. Sa gentillesse nous avait touchée, aussi nous lui confîmes un Nox. Son clan pourrait ainsi exiger de nous n’importe quel service, que nous serions ravi d’honorer !

Peu après, Skaun vint demander en personne à Missina de lui confier son écaille de passage. Plusieurs Bracar Keltoi souhaitaient en effet se rendre dans le temple de la forêt, protégé magiquement. Acceptant dans un premier temps, Missina se ravisa ensuite, sa soif d’aventures la poussant à accompagner les Bracar ! Aussi, parvenant à amadouer Baar, elle parvint à lui emprunter son écaille de passage. Puisse cet enfant conserver sa générosité !

Alors que nous pensions pouvoir prendre quelque repos, un étrange esprit noir se matérialisa au milieu de la place centrale du camp du Pacte ! Se dirigeant droit sur la yourte des Bracar Keltoi, l’entité semblait chercher quelque chose. Borr, un des dirigeants Bracar, se trouvait sous la tente. Sa curiosité l’obligea à toucher l’esprit, qui, dans une explosion de lumière, envahit le corps du guerrier ! Ce dernier, quelque peu sonné et désorienté, annonça aux gens présents qu’une énergie énorme l’habitait désormais. Ignorant nos appels, le guerrier sortit en trombe de la tente, et se dirigea droit sur la forêt proche. Vaenryl le Questeur apparut peu de temps après, à la recherche de Borr. Ce dernier abriterait en effet un précieux fragment élémentaire. Il se lança donc à la poursuite du guerrier Bracar, entrainant à sa suite la majorité de la Confrérie…

Je profitais alors d’un peu de calme pour étudier quelques précieux grimoires, l’un deux en particulier retenant mon attention. Il s’agissait d’un antique texte magique, capable de déterminer à quelle branche appartenait un membre de l’Equinox ! Mon travail fut interrompu par Arkena, qui me signala la présence d’une étrange entité survolant le camp. Je commençais à avoir mon comptant d’entités magiques…

N’écoutant que son impulsivité, Arkena s’empara d’un arc, et chercha à abattre l’entité. Malheureusement, sa flèche retomba bientôt quelque part dans le camp du Pacte… Des grognements de porcs parvinrent bientôt à nos oreilles. Malheur ! Le groupe des Rotten criait déjà à l’attentat. Faisant amende honorable, Arkena se soumit aux punitions des hommes-porcs, qui l’obligèrent notamment à manger des vers et se maculer de boue… Quelle déchéance pour une elfe !

Ce triste événement passé, nous rejoignîmes plusieurs membres de la Confrérie dans la forêt où s’était dirigé Borr. Nous découvrîmes bientôt un lieu de pouvoir, corrompu par les morts-vivants. Borr avait fini par être récupéré par son clan, qui s’engageait déjà dans les préparatifs d’un rituel d’exorcisme. Alors que nous les surveillions à quelques distances, une clameur résonna soudainement dans la forêt. Les immondes morts-vivants nous assaillirent de tous les côtés, bien décidés à conserver le lieu de pouvoir corrompu.

La bataille fut sanglante, la poussière se mêlant au sang et aux larmes. Alors que nous combattions, plusieurs aventuriers engagèrent un puissant rituel de purification. Vidés de leur énergie, plusieurs s’effondrèrent. Mais le rituel fut finalement accompli avec succès. Plusieurs vagues d’horreurs morts-vivantes finirent par nous forcer à nous retirer, nous harcelant jusqu’à la sécurité toute relative de notre camp…

Là, nous découvrîmes avec étonnement une étrange créature végétale, visiblement mal en point. Plusieurs shamans Rotten furent appelés à l’aide, leur magie de la boue possédant des vertus curatives pour les végétaux… Faris, alors présent, s’entretint brièvement avec les hommes-porcs. Le mercenaire nous apprit que la créature végétale s’appelait Archer, une arme vivante destinée à tuer Adamantis, une sombre et très ancienne entité vampirique. Archer avait été conçue par un antique peuple qui habitait la région, les Tanas. Malheureusement, ces derniers ont été corrompus par un mal étrange, causant leur perte. Une partie dissidente ce peuple, les Chitanas, parvint à échapper à la corruption. Mais dans leur folie, les Tanas avait également donné l’ordre à Archer de les éliminer… Il s’agissait donc de réussir à « reprogrammer » Archer, afin qu’il n’attaque que Adamantis, le dernier des Tana.

Laissant les hommes-porcs pratiquer leur magie, la Confrérie accompagna le reste du Pacte jusqu’à l’arène, où de grandes délibérations devaient avoir lieu. Alors que nous arrivâmes sur place, une grande confusion semblait régner dans l’assemblée présente. Les différents clergés des éléments semblaient s’entredéchirer autour de la question de l’Arbre d’Or, qui s’avérait en fait être un arbre de paix entre les éléments ! De stériles querelles et des foires à l’empoigne finirent par détruire tout ce pour quoi nous avions contribué, l’Arbre d’Or et son symbole enterrés avant d’exister… Dégoutés, nous rejoignîmes notre campement, précédés par Kal Dogan qui venait de se souvenir qu’il était de corvée pour la nourriture ce soir-là !

Nous eûmes alors la surprise d’y trouver une Rove hilare et un Terkas pas peu fier… Ces derniers nous expliquèrent qu’une véritable marée humaine s’était réunie devant notre camp pour pratiquer un rituel sur Archer, l’arme vivante. Malgré cela, Terkas utilisa toute sa puissance pour repousser des « Vagues de Manouches » au moyen de puissants vinchstoss, entrecoupés de « Achtung Feuer ! ». D’Archer et de sa mission, nous n’eûmes plus aucune nouvelle…

Le cœur plus léger grâce aux exploits de Terkas, nous assistâmes aux préparatifs du festin de Kal Dogan. Cet épisode sera connu par la suite sous le nom du « Tsarfion du Bout de la Nuit ». Malgré quelques incidents, nous finîmes cette expédition comme il se doit, en festoyant.

 

4ème jour

 

Le moment du départ approchait, notre devoir auprès du Pacte rempli. Alors que nous chargions sur nos navires vivres et matériel, de nombreux amis vinrent nous saluer, renouant serments et liens d’amitiés. Plusieurs Nox furent distribués, dont un à Faris, qui nous avait apporté durant toute l’expédition une aide précieuse. Nous avons découvert en lui un ami, et un chanteur qui devrait s’entendre à merveille avec Melas…

La traversée du retour fut compliquée, le poids des marchandises nous ralentissant considérablement. Finalement, se fut Terkas, accompagné par moi-même, qui mena le dernier navire de transport jusqu’au Havre du Lotus. Nous en profitâmes pour larguer Kal Dogan, qui s’était endormi dans les soutes… Quelque chose me dit que nous n’avions pas fini d’en entendre parler.

 

Je marche dans une vieille forêt, un chant murmure à travers les arbres. Je n’en comprends pas les paroles… Les montagnes proches, les couleurs connues –étrange. C’est une contrée inconnue. Cherche l’été, le lieu où l’arc-en-ciel touche la terre, couvre les yeux, vois ! paysages beaux, fabuleux… Où sont les frères les sœurs, quand je suis si seule ici, entre des murs vides ? Je cherche en une crête de montagne où vit le vent…

Je trouve !